nom d’une petite pétasse !

Publié le par martine

Aujourd’hui j’ai mis ma robe à rayures, et en me voyant si désespérément plate devant la glace, j’ai eu envie de vous écrire.

Il y a une histoire particulière qui relie chaque femme à ses seins et toutes ces histoires ont en commun des étapes pour la plupart liées à cette saleté de temps qui n’en finit plus de passer.

A douze ans : trois « mini-Lorie » devant la glace :

- « T’as vu ils ont poussés »
- « Ouais moi ma mère elle m’a acheté un soutif ! »
- « C’est pas vrai fait voir… Wahaou ! du 80A ! »
- « Ouais, c’est clair, j’en ai plus que toi »
- « N’importe quoi ! Vas y met toi de profil …
   Laure c’est qui qu’en a le plus ? »

La troisième c’était toujours moi.

Grand juge arbitre départageuse de tétons naissants. Forcement, j’étais toujours hors concours. A quatorze ans, mes tee-shirt larges laissent poindre le semblant, du début, du commencement de la croissance d’un téton.

En pleine réunion de famille, tout le monde se croit obligé (grand mère et oncle inclus) de se fendre d’un compliment qui a l’avantage de vous donner un teint qui s’accorde parfaitement avec la serviette à carreau rouge derrière laquelle vous vous étouffez bruyamment.

A 16 ans, pour la première fois un garçon boutonneux (que vous trouvez sublime), ose glisser une main tremblante sous votre tee-shirt (de moins en moins large d’ailleurs, mode oblige) et vous passez 3 jours à vous émerveiller et à culpabiliser sur le plaisir lubrique que vous y avez pris.

Vous commencez alors a vous intéresser de plus près à ces choses et vous les regardez régulièrement dans la glace. Le glas du complexe sonne à pleine volée, vous réalisez horrifiée que le gauche et beaucoup plus petit que le droit, que l’aréole n’a pas la forme requise et comble du désespoir vos seins sont divergeants (si si c’est possible, c’est ce qu’on pourrait appeler : le strabisme pulmonaire)

De 17 à 30 ans, c’est l’age d’or du sein, les 13 glorieuses. Peu de commentaires à faire. Les garçons les adorent, ils veulent les admirer, les toucher (voir plus si affinités) et l’on ne tarit pas d’éloge. C’est une période de votre vie ou, d’ailleurs, vous les exhiberez sans trop de retenue, ni de complexes (et si vous en avez eu, j’en suis navrée pour vous, vous avez raté le coche…) Car guettait la sournoise trentaine, période ou l’horloge biologique de ces dames les rappelle à son bon souvenir et ou la procréation devient une obsession de chaque instant. Quand vous avez trouver un mâle disposé à vous ensemencer (c’est un exercice que nous réussissons avec une facilité qui me deconcertera toujours), les cloches résonnent à nouveau pour annoncer l’heure de la décadence.

La grossesse d’abord, au cours de laquelle vous verrez vos seins prendre les trois tailles que vous n’osiez plus espérer si comme moi vous étiez plate comme une planche à pain sans miche. Une fois le rejeton expulsé, il viendra se pendre goulument à vos mamelles distendues et vous fendre les aréoles de crevasses sanguinolantes (si, si).
Vous ne serez plus l’objet du désir de votre homme qui silencieusement ( le pauvre ne lui en tenons pas rigueur) vous compare volontiers à une vache normande (notez au passage qu’il s’agit d’une bête à corne).
Après cette débauche de plaisirs en tout genre, vos seins retrouvent leur taille initiale dans une enveloppe un tant soit peu distendue (je vous laisse le plaisir d’imaginer le résultat).

Et voilà, vos seins ont donc en moyenne 30 ans lorsqu’ils passent à la retraite.
Question :
qu’est ce
que la retraite du sein ? C’est de rester bien planqué sous le maillot, à la plage, en regardant passer, fiers et provocateurs, les seins qui sont encore dans la catégorie « age d’or ».

Activité qui pourrait passer pour supportable si vous ne deviez pas la pratiquer de concert avec votre mâle qui peine à cacher ses érections intempestives sous le drap de bain brodé au nom des enfants.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, vous pouvez passer une partie de votre retraite tétonnaire à vous poser la fameuse, la grande question : est ce que je me fait refaire les seins ou pas ?

Dilemme douloureux quand on a passé 10 ans de glorieuses à rire de ces femmes plastifiées, gonflées, baudruchées. A se moquer de leur superficialité, à persifler sur le manque de crédibilité à la vue comme, sûrement, au toucher et à dire haut et fort « Mais mon dieu, acceptons nous telles que nous sommes ! » Ha comme c’était facile à dire, nom d’une petite pétasse ! [*]

Nuits blanches, sueurs froides, je le fais, je le fais pas ? Pourrai-je assumer de ne pas assumer officiellement mes seins ?
Bon, je n’ai plus 25 ans et le téton fringuant, alors maintenant, je peux comprendre... Il n’est pas exclu que j’y vienne, moi aussi, un jour.




Mais en attendant, aujourd’hui, j’ai mis ma robe à rayures et j’ai fait mon coming out.
C’est pas révolutionnaire, mais ça défoule...

NB : tout copié et adapté depuis ce texte, merci Laure.

[*] d'où le titre.

Publié dans beauté

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B
Et combien de zèbres occis pour cette robe ?<br /> hein ?<br /> hein ?<br /> Alors ?<br /> Honte à vous, Madame.
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M
Martine, tu rendras la robe à ton frère, il sort samedi.
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